mardi 9 janvier 2007

A quoi ressemblera le e-learning de demain ?

Selon Pascal El Grably, directeur associé chez Crossknowledge, l'enseignement à distance de demain ressemblera "à un grand jeu vidéo très élaboré et très sérieux. Dans les modules de formation du futur, chaque apprenant aura son avatar et se trouvera en situation face à l'avatar de son collaborateur. Après analyse de la scène, l'ordinateur évaluera puis "prescira" le juste apport en formation nécessaire à la progression de l'apprenant. Ce dernier pourra ainsi travailler sur son comportement, ses réactions devant telle ou telle situation, sur la gestion des conflits, etc. Il s'agit là d'un système plus efficace qu'un cours en salle car le stagiaire n'est jamais 100% lui-même cerné par le regard des autres participants ... Grâce au virtuel, on échappe au regard de l'autre pour se rapprocher de la réalité. Paradoxalement, le virtuel nous conduit au plus près de la vie."

Cette vision du e-learning du futur semble très séduisante. N'oublions pas toutefois que multimédia ne veut pas obligatoirement dire innovation pédagogique. Geneviève Jacquinot va même plus loin en indiquant que "la modernité technologique ne s'accompagne pas automatiquement d'une plus grande efficacité pédagogique ; bien au contraire, les nouveaux dispositifs technologiques se sont souvent accompagnés d'une réactualisation de modèles pédagogiques dépassés." Donc, innovation oui, mais sans oublier la pédagogie.

Pour lire l'interview de Pascal El Grably : http://www.studyrama-pro.com/article.php3?id_article=15481
Pour lire l'article de Geneviève Jacquinot : Apprendre avec le multimédia, où en est-on ? Jacques Crinon et Christian Gautellier (dir.), CEMEA-RETZ Pédagogie.

lundi 8 janvier 2007

Quels sont les acteurs impliqués dans un dispositif de formation à distance ?

Il est important d'identifier les différents acteurs concernés lors de la mise en place d'une formation à distance. En effet, une coopération et une implication fortes de tous les acteurs conditionnent la réussite de ce type de projet.

Première grande famille d'acteurs : les opérationnels.

  • Le chef de projet (enseignant, formateur ou ingénieur pédagogique). Il doit être capable de fédérer tous les acteurs et de traduire les enjeux de chaque corps de métier associés au projet.
  • Les experts du contenu
  • Les experts du parcours des apprenants
  • Les experts dans l'accompagnement des apprenants (accompagnement technologique et méthodologique pour l'usage des ressources, lié aux contenus pour la compréhension et la construction des savoirs par les apprenants)
  • Les experts de l'évaluation (pour la validation et la certification des acquis)

Deuxième grande famille d'acteurs : les apprenants. En tant qu'acteur individuel et collectif, l'apprenant doit être informé des règles du jeu pédagogique (objectifs, validation), méthodologique (échéance, rythme, regroupement) et technologique (usage des NTIC). Le rôle de l'apprenant ne doit pas s'arrêter à l'interactivité : il doit pouvoir s'exprimer sur la conduite et l'évaluation du dispositif et, dans certains cas, être en situation de production mutualisée avec les autres apprenants.

Troisième grande famille d'acteurs : les intégrateurs. Cette catégorie regroupe les ressources humaines, le service de formation, les services administratifs, techniques, financiers, ... Ces acteurs jouent un rôle essentiel pour que le dispositif de formation à distance n'apparaisse pas comme une innovation décalée, temporaire et en marge de l'institution.


Pour en savoir plus sur ce sujet : voir la Conférence de consensus du Moulin (janvier 2002)
http://www.educnet.education.fr/chrgt/moulin.pdf

dimanche 7 janvier 2007

Comment les entreprises pratiquent le e-learning ?

Selon le baromètre CCIP 2006, l'e-learning s'installe dans la durée dans les entreprises. Sur les 155 sociétés interrogées, 25% forment à distance plus de 51% de leur personnel, 29% l'utilisent pour 11 à 50% de leurs salariés.
La bonne nouvelle, c'est que les entreprises portent maintenant une attention soutenue à la pédagogie, délaissant la seule technique et les méthodes futuristes de transmission de la formation. 89% des entreprises prônent la formation mixte, 55% conservent de 60 à 80% deprésentiel dans leur dispositif de formation. Le e-learning "devient donc un complément qui renforce la formation classique, soit par ajout dans le programme, soit par substitution de parties de progamme par de l'auto-formation tutorée.L'époque des techniciens s'achève. Celle des formateurs débute."

Pour en savoir plus sur le baromètre CCIP 2006 : http://www.preau.ccip.fr/newsletter/TICE_Actu_n133.htm#baro

samedi 6 janvier 2007

Comment prendre en compte les styles d’apprentissage ?

Chacun de nous traite l’information différemment et a des préférences de fonctionnement en situation d’apprentissage. On peut ainsi parler de styles d’apprentissage.
En e-learning, la prise en compte de ces manières différentielles de traiter l’information peut non seulement faciliter la compréhension du contenu de la formation mais aussi assurer la motivation de tous les apprenants et contribuer à ce qu'ils développent de nouvelles compétences. Comment prendre en compte les styles d’apprentissage dans une formation e-learning ?
On peut combiner des approches pédagogiques différentes, par exemple :

  • Une approche de type transmissif : les connaissances sont d’abord exposées, puis on demande à l’apprenant de les restituer de différentes manières. Il s’agit de la méthode pédagogique la plus commune en e-learning.
  • Une approche de type incitatif : des questions ou des situations problèmes mettent l’apprenant en situation active de réflexion. Il doit faire appel à ses représentations mentales, ses connaissances antérieures à la formation ou aux informations qui sont en train d’être traitées en vue de les intégrer.
  • Une approche de type associatif : proposer du travail collaboratif, des feedback appréciatifs des tuteurs ou autres apprenants, par exemple. Cette approche, idéale lorsque les contenus nécessitent être partageables, suppose des capacités métacognitives élevées de la part des apprenants.

La diversité des degrés d’autonomie pourrait aussi être prise en compte dans le parcours de formation :

  • Un contenu à 2 niveaux, en surface et en profondeur. Le 1er niveau serait destiné aux apprenants qui reproduisent ce qui a été enseigné de la manière la plus simple et la moins coûteuse cognitivement. Le 2ème niveau serait accessible aux apprenants « en profondeur » qui cherchent davantage à comprendre réellement ce qui est enseigné
  • Une navigation libre pour les apprenants autonomes. Si l'apprenant n’est pas autonome, une formation linéaire lui serait proposée.

vendredi 5 janvier 2007

Comment mettre en place un dispositif de formation à distance ?

Quelles sont les difficultés rencontrées lors de la mise en place d'un dispositif de formation à distance (DFAD) ?
  • En premier lieu, les apprenants eux-mêmes. En effet, au moment où le DFAD est construit, les apprenants ne sont présents que comme référence.
  • Ensuite, les ressources et supports de formation du DFAD. Ils peuvent être perçus comme des corps étrangers dans la mesure où, dans le système de formation traditionnel, l'enseignant/formateur est le seul à délivrer la prestation pédagogique.
  • Enfin, l'enseignant/formateur. Il doit désormais être en rapport avec d'autres acteurs qui participeront, voire réaliseront la prestation pédagogique.

Quels sont les éléments permettant de réussir la mise en place d'un DFAD ?

  • Le DFAD doit être co-construit avec les différents acteurs, en particulier les enseignants/formateurs (sans exclure, pour chaque groupe d'acteurs, la possibilité de refuser l'introduction du DFAD en l'état).
  • La direction doit marquer son engagement, par l'allocation de moyens et la diffusion de messages indiquant l'adéquation des objectifs du DFAD avec la stratégie de l'institution.
  • Une instance de régulation politique (maîtrise d'ouvrage, comité de pilotage, ...) doit s'engager en vérifiant, reformulant ou précisant les objectifs tout au long du projet.
  • Le processus d'intégration du DFAD doit être régulé de manière continue, en corrigeant le DFAD en fonction des objectifs.
  • Un suivi de la qualité doit être mis en place afin de mettre en place des mécanismes d'ajustement ou d'évolution du DFAD.
  • La mémoire du projet doit être organisée (dans des comptes-rendus, des documents de travail) dans une perspective de diffusion ultérieure ou d'évaluation a posteriori duDFAD.

Pour en savoir plus sur ce sujet : voir la Conférence de consensus du Moulin (janvier 2002)
http://www.educnet.education.fr/chrgt/moulin.pdf

jeudi 4 janvier 2007

Peut-on tout apprendre à distance ?

Avant tout, que signifie apprendre dans le cadre de la formation pour adultes ? Apprendre, c’est construire des connaissances, savoir les manipuler et les interpréter pour les utiliser au quotidien.
Or, en tant qu’adulte, on ne part pas de rien. Chacun de nous a ses propres représentations mentales, un vécu, une expérience. Former des adultes, quel que soit le type de formation, c’est donc :
• prendre en compte ces connaissances antérieures,
• lier les résultats de l’apprentissage aux connaissances antérieures afin que chacun s’approprie de manière raisonnée son nouveau savoir.

Dans ces conditions, peut-on tout apprendre en formation individuelle et à distance ?
Oui, s’il s’agit de formations procédurales, comme l’utilisation d’un logiciel (mettre en page un document, valider une demande d’achat, créer une requête) ou l’acquisition de processus métier (livrer un produit, vérifier une installation).
Mais s’il s’agit de formations comportementales ? Peut-on apprendre à distance à animer une réunion, à gérer une situation de crise, à mener un entretien de recrutement, à utiliser des techniques de rédaction journalistique ? Je répondrais : « oui ». A condition d’avoir les ressources nécessaires, en terme humains (experts du sujet, concepteurs, testeurs), techniques (animations, vidéos, simulations) et surtout financiers. Car là aussi, comme dans moult domaines, l’argent est le nerf de la guerre. Et l’apprentissage de connaissances comportementales via un contenu e-learning est coûteux, tant en conception qu’en réalisation : entre 15.000 et 30.000 euros par heure de e-learning.
On peut cerner dans un contenu e-learning, via des questions ciblées ou des mises en situation, les connaissances antérieures d’un apprenant sur un domaine donné. On peut aussi utiliser ces résultats afin d’adapter le parcours de formation au profil de chaque apprenant. On peut également scénariser le contenu afin que l’apprenant réactive ces connaissances antérieures pour faciliter l’assimilation de nouvelles connaissances. On peut enfin, via des exercices (ou mieux encore des jeux de simulation), inciter l’apprenant à mettre en œuvre ses nouvelles connaissances et ses nouveaux raisonnements dans des situations théoriques, générales.
Par contre, dans un contenu e-learning, on ne peut pas vérifier l’application concrète des nouvelles connaissances dans le travail quotidien, du fait de la multiplicité des situations possibles. Pour cela, il faudra mettre en place un système d’échange entre l’apprenant et un expert métier, via des outils de communication synchrones ou asynchrones. Ces échanges, tout en faisant partie de la formation initiale, la prolongeront. Ils permettront aux apprenants de pratiquer en toute confiance leurs nouvelles connaissances … qui feront naturellement partie, à plus ou moins long terme, de leur savoir.

Les domaines les plus cités en matière d'utilisation de e-learning sont : la bureautique (57%), les formations métiers (54%), les langues (43%), l'informatique (42%), le management (32%), la comptabilité (24%), la qualité (24%) et le commerce (21%). Parmi les domaines les moins cités figurent le développement personnel (14%), suivi par l'environnement et la sécurité (12%).
Pour en savoir plus sur ces chiffres :
http://www.studyrama-pro.com/article.php3?id_article=15482

mercredi 3 janvier 2007

Le e-learning, est-ce bien utile ?

Plaçons nous d’abord du côté des entreprises. Le e-learning, on le sait, c’est d’abord une solution pratique et économique. Pratique car elle permet de s'affranchir des contraintes spatio-temporelles. Economique car, lorsque la formation concerne un grand nombre d'apprenants, elle permet de réduire les coûts liés aux formations présentielles.
Plaçons-nous ensuite dans notre époque, dans nos sociétés évoluant de l’ère informative à l’ère cognitive. C’est ici que le e-learning a un rôle primordial à jouer. Les avancées informatiques et le multimédia donnent des possibilités multiples et innovatrices en termes de dispositions favorables à l’acte d’apprendre. A condition de ne pas limiter le contenu à une restitution d’informations, de ne pas réduire l'interactivité à une simple manipulation du produit, de ne pas oublier que c’est l’apprenant (et non le formateur ou le dispositif) qui doit être au centre de la formation, le e-learning peut être une nouvelle façon d’apprendre à apprendre.

mardi 2 janvier 2007

FAD ou FOAD ?

Dans ce blog, je distinguerais la formation à distance (FAD ou e-learning, qui représente la plus grosse part de mon expérience) et la formation ouverte et à distance (FOAD).
Les dispositifs de FOAD se caractérisent par :
  • des situations d'apprentissage non limitées au e-learning
  • un important processus d'accompagnement
  • des modes de travail mixtes, des espaces de travail et des supports variés

lundi 1 janvier 2007

Pourquoi ce blog ?

Cela faisait longtemps que l'idée de faire un blog professionnel me trottait dans la tête. Les bonnes (?) résolutions pour l'année 2007 et quelques jours de vacance me permettent enfin de lancer ce projet.
Conceptrice pédagogique depuis 7 ans, spécialisée dans les projets e-learning, mon objectif est de partager mon expérience dans ce domaine et de faire le point sur les connaissances acquises durant mes études en ingénierie pédagogique (à l'université de Paris VI Jussieu).
Ayant travaillé sur de nombreux projets, pour diverses sociétés et dans des domaines variés, j'espère que ce blog sera utile aux personnes impliquées dans un projet de formation à distance ou à celles s'intéressant à ce sujet.
N'hésitez pas à laisser des commentaires ou à m'écrire : fad.contact@gmail.com